Depuis le vote de la Constitution de la Pologne, en 1771, la Pologne se souvient de cette date. Comment fera-t-elle cette année ?
Les Polonais, penseront-ils à leur première ministre, qui n'a pas voulu prolonger le mandat d' un des leurs à la tête du Conseil de l'Europe ? Où peut-être au chef du parti unique qui l'a saluée avec des fleurs à son retour de Bruxelles ? Vont ils acclamer le Grand Paysagiste, responsable des espaces verts qui profite des lois permettant la destruction du patrimoine forestier ? Je parle de Mme Szydlo, de M. Kaczynski et du ministre Szyszka, mais des choses bien plus importantes méritent l'attention de tous.
Notre Constitution, le texte fondateur du pays, subira-elle toujours des attaques ? Les personnes qui ont tout fait pour que ce pays trouve sa place dans le nouvelle Europe et sa voix parmi les nations, seront-elles soupçonnées, comme le Président du Conseil de l'Europe, d'avoir porté l'uniforme allemand ? Le patriotisme retrouvera-il son sens, magistralement défini par nos évêques dans une récente déclaration ? Vas-t-on respecter les mots de notre langue tels que les ont utilisés nos poètes et nos écrivains ? L'éducation de jeunes restera-elle confiée à des éducateurs dignes de ce nom ?
Des questions graves que je pose par amour de mon pays. Il faudra s'en poser d'autres, au sujet de la mémoire nationale.. Pourquoi 63 % des Polonais n'ont pas lu un seul livre en 2016 ? Que signifient pour nos jeunes des mots: Occupation allemande, le pays des soviets, l'Europe, la démocratie ?
Dois-je poursuivre ? il va falloir y leur trouver des réponses. L'avenir de la Pologne elle est en jeu, non pas, cette fois-ci, du fait de ses voisins mais par une force intérieure d'inertie qui semble, hélas, omniprésente.
Vive la Constitution de la Pologne !!!
Jędrzej Bukowski, ancien consul général de Pologne à Lille
